INONDATIONS – URBANISATION – SOLS AGRICOLES-31/01/2018

La Seine à Paris jeudi 25 janvier 2018

“La destruction des zones agricoles accentuant les inondations en imperméabilisant les sols, la politique de lutte contre l’étalement urbain devient primordiale.” Célia Blauel‏ @Celia_Blauel (28 janvier 2018) Adjointe à la Mairie de Paris en charge de l’environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du plan climat énergie territorial.

Une question vient à l’esprit : n’y aurait-il pas comme une contradiction à voir l’État accorder le label d’“utilité publique” au projet EuropaCity qui contrevient à tous égards aux recommandations qui sont faites régulièrement par les experts, par l’administration et par les élu-e-s à chaque citoyen de changer de comportement pour prévenir les risques d’inondation ?

Après chaque grande crue, devant le drame que rencontrent tant de familles dont les maisons sont inondées, le gouvernement rappelle que chacun a un rôle à jouer face au risque inondations : citoyens, entreprises, collectivités, État doivent adapter leur comportement.

Au moment où tant de voix s’élèvent pour demander aux citoyens que nous sommes de démultiplier les petits gestes de reconquête du sol : rouvrir un pied d’arbre, creuser une mare, végétaliser nos murs, nos trottoirs et nos toitures pour ralentir la montée des eaux et pour faire de nos villes des villes-éponges ( ! ), ne serait-il pas plus vertueux pour l’État de recommander à tous les porteurs de projets, quels qu’ils soient, de positionner toute nouvelle construction sur les nombreuses –et souvent anciennes- friches industrielles et commerciales qui défigurent nos villes et nos banlieues ?

Selon les experts agronomes, une terre bien travaillée et riche en matières organiques, c’est-à-dire en petites racines, en humus, en vers de terre, absorbe 100 mm d’eau par heure et jusqu’à 300 mm lorsqu’il s’agit de très bonnes terres comme celles que l’on trouve en Plaine de France et particulièrement sur le Triangle de Gonesse.

Au lieu d’envisager une augmentation des primes d’assurances ou la création d’une taxe inondation le moment n’est-il pas venu pour l’État de déclarer un moratoire sur la destruction des terres agricoles en périphérie des villes pour stopper tout nouveau projet d’imperméabilisation des sols et d’artificialisation des rivières, qui empêcherait leur régulation naturelle et augmenterait le niveau des inondations et leurs conséquences ?

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