L’échec de la politique d’emplois à GONESSE

D’après le nouveau recensement de 2013, il est navrant de constater que les emplois du territoire ne bénéficient pas aux habitants de Gonesse.

Nombre sur la commune de Gonesse 1999 2013 Solde gain
d’Emplois  11645 14881 3236 27,8%
d’Actifs totaux  12177 12395 218 1,8%
d’Actifs ayant un emploi 10329 10310 19 0,2%
de Chômeurs 1848 2085 237 12,8%
d’Emplois occupant des gonessiens actifs sur place 2694 2820 126 4,7%
Actifs totaux : habitants de Gonesse en âge de travailler (de 15 à 64 ans inclus) ayant un emploi  + chômeurs
Actifs sur place : habitant et travaillant dans leur commune de résidence
Source : INSEE – Recensement de la Population RP 1999 et RP 2013- Exploitation principale.

CONSTAT

Ainsi si le NOMBRE d’emplois sur Gonesse est très souvent surestimé,

le plus grave est que personne n’interroge leur UTILITÉ pour le territoire.

Or cette utilité va en diminuant.  

Pour qu’un seul emploi nouveau implanté à Gonesse soit UTILE à un travailleur Gonessien supplémentaire, il faudrait en implanter 26 fois plus !

Entre les deux recensements INSEE de 1999 et de 2013, Gonesse a accueilli 3236 emplois nouveaux, ce qui pourrait représenter un succès. Pourtant ces emplois nouveaux ne font travailler que 126 gonessiens supplémentaires, soit 3,9% des postes implantés au cours de la période. Ainsi, quand 27 emplois s’installent à Gonesse, il y en a 1 qui profite aux gonessiens, les 26 autres sont occupés par des travailleurs extérieurs, tellement le décalage est grand entre les métiers, les qualifications de la main-d’œuvre locale et les compétences exigées pour les emplois nouveaux.

  1. Gonesse a bien “assez” numériquement d’emplois même en rajoutant les chômeurs. C’est le type d’emplois qui pose problème et ça ne s’arrange pas.
  2. La population active de Gonesse est pratiquement STABLE et il n’y a donc pas besoin d’emplois supplémentaires,à la différence des communes-dortoirs voisines qui ont par contre de GROS BESOINS d’emplois à cause d’une croissance démographique importante. La priorité devrait donc être  de réserver les emplois nouveaux aux communes à fort déficit en emplois et à croissance de population forte au lieu d’aller au plus facile en implantant les nouveaux emplois là où il y soit-disant DE LA PLACE (cf “page blanche” du maire de Neuilly) .
  3. Si la population active de Gonesse est quasiment stable, ça n’empêche pas le chômage de croître. Comment est-ce possible ? Parce que les emplois sont QUALITATIVEMENT de plus en plus DÉCALÉS par rapport à la population active gonessienne. Donc le discours : “il faut mettre de l’emploi pour faire baisser le chômage” est faux. On a ici à Gonesse la preuve que l’on peut avoir à la fois une croissance de l’emploi ET une croissance du chômage !
  4. Ainsi si les NOUVEAUX emplois sont de moins en moins utiles aux habitants locaux, c’est bien que la question principale n’est pas le nombre d’emplois existants ou créés, mais leur utilité pour la main-d’œuvre locale.

Il faut donc complètement modifier la politique locale de l’emploi du bassin de Roissy : favoriser les emplois de proximité (petits commerces, artisans, économie sociale et solidaire…) et les services utiles à la population (agriculture et environnement, enseignement et formation, sanitaire et social, emplois publics et services à la personne)…

Qu’Europacity crée de l’emploi importe peu puisque de toute façon ils ne serviraient à rien pour le territoire !

Même en acceptant le chiffre surestimé de 10000 emplois pour Europacity… à ce taux-là, il n’y aurait que 390 gonessiens supplémentaires qui seraient embauchés dans ce méga-projet ! Voilà qui ne ferait guère baisser le taux de chômage !

L’utilité d’EuropaCity est UNIQUEMENT FINANCIÈRE. Les preuves sont accablantes ! Et les gains attendus profiteront essentiellement à des milliardaires, qui ne se préoccupent pas du chômage dans le bassin de Roissy, ni de la formation de la main-d’œuvre, ni de l’accès aux loisirs et à la culture de la population locale, etc… Le milliard de fonds publics consacrés à la gare du métro automatique (ligne 17) et au tronçon de 5 km supplémentaires nécessaires pour la desservir qu’EuropaCity demande pour mener à bien son projet, permettrait de créer 25 000 emplois, si on confiait cette somme à des associations d’économie solidaire et à des structures d’insertion de chômeurs !!

Comment peut-on soutenir une politique aussi coûteuse et inefficace ?

J.L.