Au salon de l’agriculture le président E. Macron déclare-t-il la guerre à l’artificialisation des terres agricoles ? – 25/02/2019

ZÉRO ARTIFICIALISATION NETTE  ≠  ZÉRO ARTIFICIALISATION !

 

Le Collectif pour le Triangle de Gonesse se réjouit des paroles du président E. Macron contre “l’artificialisation des terres” dans son discours d’inauguration du Salon de l’agriculture samedi 23 février.

Cependant nous nous méfions très fortement de l’expression “zéro artificialisation nette” parce qu’avec le projet EuropaCity des groupes AUCHAN-WANDA nous ne connaissons que trop la possibilité accordée aux champions des grands projets inutiles de s’acquitter de cette exigence légale en compensant simplement la destruction de terres agricoles par des promesses qui ne sont que des leurres.

C’est exactement ce que le CPTG dénonçait le 2 juin 2018 sur la place de la République à Paris où s’exposait déjà un tel outil de pseudo-compensation nommé Happy Vallée” ! Voir notre article : Happy Vallée, le faux nez d’EuropaCity.

A Notre-Dame-des-Landes aussi, Vinci a tenté d’obtenir son aéroport grâce à un simulacre de programme de compensation qui ne trompait personne.

 

EXTRAIT DU DISCOURS DU PRÉSIDENT MACRON

 

Source : http://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/02/23/salon-agriculture

23 février 2019 – Seul le prononcé fait foi

(…)

” Une société qui ne valorise pas le travail de la terre qui ne veille pas sur celles et ceux qui cultivent, qui élèvent, c’est une société en danger de mort, c’est une société qui construit les conditions pour ne pas pouvoir se nourrir elle-même dans un monde de plus en plus incertain et donc anticiper puisque c’est le troisième principe d’action que je vous propose au niveau européen, c’est anticiper le renouvellement des générations et la bataille indispensable que nous devons mener pour ce faire.

On sait ce qui bloque aujourd’hui : c’est l’accès à la terre agricole en raison de deux phénomènes.

 

  • Le premier, l’artificialisation des terres : la France, pour ne parler que d’elle, a perdu un quart de sa surface agricole sur les 50 dernières années. Pour y remédier, nous avons fait ce choix radical avec le gouvernement de viser le « zéro artificialisation nette » et donc, nous sommes en train de voir comment tenir cet engagement en particulier dans nos politiques d’urbanisme. C’est un véritable défi parce qu’il vient à rebours de tout ce que nous avons fait depuis des décennies ou si nous regardons l’évolution de nos villes ou plus exactement des périphéries de nos villes, nos villages, nous n’avons cessé de grignoter les terres agricoles pour ouvrir des zones commerciales, des zones industrielles et des zones de logistiques. Il faut rompre avec cette pratique et là aussi, le combat agricole est pleinement réconcilié avec le combat écologique parce que cette extension progressive est mauvaise sur le plan environnemental et donc le zéro artificialisation nette, c’est un vrai changement de l’organisation de notre urbanisme et de nos pratiques.

…”

 

Mais le gouvernement a un bon moyen de lever nos craintes : annuler le permis de construire de la gare en plein champ du Triangle de Gonesse et renoncer au recours engagé contre la décision du Tribunal administratif de Cergy annulant le décret préfectoral autorisant la création de la ZAC de Gonesse sur des terres agricoles qui sont parmi les meilleures d’Île-de-France.